Spitzberg sauvage : Voyage au cœur de l'Arctique

Vol intérieur au départ d'Oslo pour Longyearbyen.

Accueil à l'aéroport de Longyearbyen et transfert vers le port pour l'embarquement.

Embarquement à bord d'Exploris One, qui vous attend à quai dans la capitale du Spitzberg. Son nom aussi international – un savant mélange d'américain et de norvégien – qu'imprononçable – longg-yeur-binn – signifie « ville de Longyear ». Celui-ci mit en exploitation les mines de charbon locales vers 1900. Pour vos premières heures à bord, les seules choses à exploiter sont le confort douillet de votre cabine et les admirables vues sur l'Isfjorden depuis votre navire.

Si l'hiver est rude, le court été arctique est un festival de vie sauvage. Bêtes et plantes s'ingénient à accomplir leur cycle de reproduction en trois petits mois. Aussi, ne perd-on pas d'énergie à pousser très haut : les arbres, ici, font 5cm ! La toundra est rase mais compense avec ses couleurs. Nous écoutons nos naturalistes y distinguer pavot arctique, saxifrage ou oseille sauvage. Nous sommes tout aussi surpris par la présence, malgré le climat difficile, de plus de 160 espèces d'oiseaux. Surpris et émus quand cette lutte pour la survie concerne le minuscule mergule nain, pesant seulement 150g ! Dans le Bellsund par exemple, les falaises en abritent des milliers de nids et il y en a près de 2 millions dans tout l'archipel. Petit mais prolifique !

Si, au Spitzberg, la nature sauvage s'exprime, nous croisons aussi certains de nos congénères, baleiniers d'autrefois, scientifiques d'aujourd'hui. Diverses institutions y sont établies, la plus active étant l'Université du Svalbard. Nous dénombrons également plusieurs instituts nationaux (norvégien, français, anglais…) à la station Ny Ålesund. L'Arctique est devenue la « sentinelle du climat ». Nous-mêmes y mesurons les effets du changement climatique sur ce monde en sursis. Nous apprenons que des astrophysiciens font leur miel d'un ciel sans pollution lumineuse et soumis à la nuit polaire. Quelle passion que celle leur faisant passer six mois dans une obscurité totale, à 10 degrés du pôle Nord, quand le thermomètre en affiche bien moins !

Le Raudfjorden (le "fjord rouge"), est un fjord de 20km de la côte nord du Spitzberg, entouré de montages de grès rouge qui lui donnent son nom. Sur sa rive ouest, il est découpé par de nombreuses baies la plupart peu profondes, qui débouchent sur des spectaculaires fronts de glace. À son extrémité, les deux ramifications Ayerfjord et Klinckowströmfjord mènent aux magnifiques glaciers de Chauveaubreen et de Raudfjordbreen. La localité d'Alicehamna sur sa rive est, dans la pointe de la péninsule de Bruceneset, a vu débarquer des explorateur et des pêcheurs et explorateurs depuis des siècles, comme en témoigne par exemple la cabane du trappeur suédois "Raudfjordhytta".

Situé au fond du Liefdefjord, le Glacier Monaco est l'un des plus importants de l'archipel du Svalbard. Cartographié par le Prince Albert de Monaco à la fin du XIXe siècle, c'est de là que lui vient son nom. Moment propice aux découvertes, l'été polaire attirait autrefois des navires aux intentions moins paisibles que celles d'Exploris One. À Texas Bar, de vieilles cabanes évoquent des siècles incléments pour la nature au Spitzberg. Les historiens de l'équipe d'expédition nous décrivent comment baleiniers et trappeurs, dès le XVIe siècle, décimèrent cétacés, morses et oiseaux, respectivement pour leur graisse, leur ivoire et leur duvet. Plus tard, le charbon attira bien des convoitises.

Au Svalbard, sur 61 000 km², près de 40 000 km² sont classés parc naturel. Cette protection est la condition de la beauté des paysages et de l'épanouissement de la faune. Observer l'ours blanc est l'espoir de tout voyage polaire. Le parc national sur Spitzberg Nord-Ouest a toutes les qualités pour satisfaire notre attente. Nous partageons avec l'équipage de longues et joyeuses heures de guet, jumelles au visage depuis les ponts d'Exploris One. Le Seigneur de l'Arctique se montrera-t-il en train d'épier le morse ou l'oiseau dont il veut se repaître, en train de somnoler sur un rocher ou de se rouler sur la mousse. Ces moments exceptionnels sont tous possibles, et bien souvent offerts. Car, aux preuves de respect, la nature répond toujours par sa générosité.

Au Spitzberg, notre imagination est constamment sollicitée par les formes de la Nature. Autrefois, les marins voyaient comme une cathédrale gothique dans les ravins d'un sommet et le nommaient Tempel (temple). Cette montagne plate dominant le Tempelfjord doit son aspect particulier à ses couches successives de schiste, silicate et calcaire. Sujet dense que la géologie du Spitzberg ! Mais nos naturalistes savent l'éclairer avec des détails saisissants. Ainsi, ils nous signalent des zones de grès rouge typiques… d'un désert africain. Incroyable, non ? La dérive des continents a ensuite poussé l'archipel vers de hautes latitudes pour en faire un svalbard, une « côte froide ». Le savoir est d'évidence un chemin d'excellence vers l'émerveillement.